0° : zero degré
last update : 01.01.13




news
.
bio
.
records
.
mp3 / vidéo / photos
.
press
.
live
.
contact / facebook / twitter .
soundcloud / bandcamp / myspace .


press

. chroniques à propos du EP les ecrans
. chroniques à propos du live
. chroniques à propos du EP O : zero degré

. chroniques à propos de l'album Des étoiles plein les yeux <<<
. les inrockuptibles, 15 avril 2009
. trax, avril 2009
. autres directions, mars 2009


. les inrockuptibles - 15 avril 2009
Poésie. Depuis Massive Attack ou The Clash, dont le nom renfermait toute la musique, peu de groupes ont mieux porté leur patronyme que 0°. Et encore c'est les jours de canicule. Car il fait franchement glagla dans ces chansons-banquises, étales et givrées, belles comme ces documentaires sur Dutch Harbour ou Terre Adélie que les insomniaques s'arrachent. A 0, le Diabologum ne gèle heureusement pas : c'est un aliment de base de Nicolas Tochet, héritier effondré de cette glaciale méchanceté, de ces désillusions cancéreuses. Mais éponge de sons perturbés, de beats cassés et de mélodies effilochées, il s'est aussi goinfré de post-rock pour ses mélodies lancinantes, d'électronica pour sa mélancolie hypnotique, d'ambiant pour ses mélopées désolées. Tout ceci nous aménerait à un bon -25° s'il n'y avait derrière chaque congère une vibrante sensibilité pop qui, le pouls en apnée, vibre pourtant la présence d'Angil, voisin de label, ou du concitoyen Cascadeur ne sont pas pour rien pour le réchauffement de sa planète. C'est la force de cet album horizontal : réussir, comme chez Arab Strap, à faire résonner un cur quand tout, autour, n'est que terres brlées, gelées, deshumanisées. Son précédent groupe s'appelait d'ailleurs Melatonine, cette pilule miracle qui permet aux dépressifs de retrouver le droit au rêve même si, souvent ici, en noir & blanc.
JD Beauvallet


. trax n°124 - avril 2009
Poésie. Projet solo de Nicolas tochet, Zéro Degré est un mélange de musique instrumentale atmosphérique et de phrasés spoken words pour un disque intimiste et troublant. Un mariage d'instruments acoustiques froids et d'ordinateur chauffé au maximum qui conduit aussi bien vers des mélodies électroniques et épurées que du coté d'une postpop savante et délicate. A la manière d'une voix of, les paroles défilent comme nombre de thèmes musicaux et s'installent dans le montage en copier-coller des beats et des samplers. On a un peu froid au coté de Zéro Degré, on se remet les idées en place afin de s'attarder sur les étoiles, ces petites choses invisibles et changeantes de la vie quotidienne auxquelles on ne fait plus attention.
7/10. SC.


. autres directions - mars 2009
Toute saison a une fin et ce triste hiver touche à sa fin, sous les premiers rayons du soleil printanier. Un peu d'optimiste, de légèreté, enfin. Du moins, est-ce ce qu'on croit... Et puis, on pose le premier album de Zéro Degré dans la platine. Play. Et c'est la tristesse qui surgit. L'émotion qui étreints. Des mots susurrés, des confidences, des questions ("Est-ce que parfois, par temps de neige, tu penses à moi ?", égrené la gorge nouée, alors qu'une guitare désolée flotte sur une rythmique au ralenti), il ne faut guère plus de quelques minutes pour que Zéro Degré s'immisce dans notre intimité.

é Depuis des années Nicolas Tochet, bassiste de Melatonine (Décembre Est Un samedi - 2007), s'épanche en solitaire se livrant sans pudeur, sans filet - même pas celui de recourir à l'anglais. Non, Zéro Degré s'exprime en franais, choisissant ses mots dans un chant lexical proche de celui de Nov ou Erik Arnaud. On retrouve ici la tension du 1er album d'Encre avec l'amplitude musicale d'Immune - pour rester dans les références franaises mais on pourrait citer ici aussi Arab Strap ou encore Mark Hollis, non pas pour flatter outrancièrement le messin, juste pour bien signifier la qualité du propos, planter le décor.

Forcément hivernal, le décor. Ce qui est remarquable, outre l'émotion ici dégagée, c'est que Des Etoiles Plein Les Yeux n'a rien d'un album éploré, d'un exercice d'un dépressif replié sur soit. Avec l'aide d'amis proches et d'invités talentueux, notamment Angil qui chante The Unsung Song, extraordinaire chanson digne de figurer sur Outside Closer (avis aux fans de Hood donc) ou encore Chapelier Fou, pensionnaire d'Ici D'Ailleurs, Zéro Degré mélange les styles, injectant une dose d'électronica à ces pièces post-folk - ou inversement. C'est ainsi que Le Choix contient une rythmique électronique dansante, en contrepoint de cordes insistantes, alors que la voix reste en arrière, désabusée. Ou encore, La Lie De La Société, probablement le morceau le plus enlevé de l'album, qui est orné d'un habillage synthétique prenant le dessus sur la mélodie. Ailleurs, c'est l'organique qui prévaut : cordes frottées, corde (vocale) nouée, guitares en mode mineure ou au contraire qui s'embrasse comme sur le morceau de fin.

Œuvre poignante et irradiante, Des Etoiles Plein Les Yeux bouleverse, avec ses phrases définitives, ses mélodies vicieuses. Le ton est juste, les mélodies renversantes. On regarde dehors... le soleil brille mais une brise légère nous fait frissonner.
Denis


. dmute - mars 2009
De sa question inaugurale : "Plutôt que de recommencer la même chose à chaque fois, pourquoi ne pas faire un simple copier-coller, de nos gestes, de nos idées, qui de toute faon ne changent pas ?", des étoiles plein les yeux, le premier album de zéro degré (aussi bassiste de Melatonine), porte doublement la marque.

Des boucles qui forment le fonds de ce disque.

Du spleen dans lequel se fond la forme de ce disque.

Entre post-rock et electronica. Quelque chose dans la voix. Et que mettent en évidence, par contraste, les featurings. Simple et maniérée à la fois. Tout aussi agaante que nécessaire. On entend par là qu'elle dérange tout autant qu'elle s'harmonise. Grésillement humain dans la répétition machinique. Squelette autour duquel la musique s'articule. Pas chantée, mais dite, la voix.

Par contraste. the unsung song le fait entendre, chanté lui, quoi qu'il en dise, qui se présente, malgré l'élaboration électronique, comme une forme plus classique de chanson. Alors que, lui (lui, c'est-à-dire : Nicolas Tochet), quand il parle, c'est tout le sens des pièces qui s'en trouve affecté. La voix parlée attire à elle, focalise et polarise. Sa faon de répéter en boucle les mêmes phrases, comme : "Tu crois vraiment que c'est ce qu'il y a mieux à faire", inlassable, imperturbable aux variations de la musique, qui va crescendo. Aussi, quand elle se tait, c'est encore une affaire de contraste : laisser la musique seule résonner, augmenter, s'emparer de l'espace sur ce rythme lent avec ces lentes litanies de violon avec ces guitares qui croisent les mêmes lignes et répéter encore la même phrase au seuil de l'indistinction (une boule dans la gorge).

Plus : la lie de la société qui, s'il n'est pas un chef-d'uvre, y ressemble beaucoup. Tempo augmenté, version techno du reste du disque élaborée à partir d'une mélodie presque folk. Et toujours cette voix d'une constance rare. Elle déclare, en son milieu : "Il arrive toujours un moment o tu es sr d'appartenir à la lie de la société". Juste avant l'explosion.
Jérôme Orsoni.